Titre

Lupus in Tabula

alias Garou
Auteur Domenico di Giorgo  
Éditeurs dV Giochi - daVinci  Cliquez pour accéder au
site officiel de l’éditeur

Iello  Cliquez pour accéder au
site officiel de l’éditeur

Ludiquement vôtre - Zandji  Cliquez pour accéder au
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Année 2003
Joueurs 9 à 25
Public enfants, ados, adultes
Durée 15 min
Caractéristique cartes
Mécanismes ambiance, enfoirés et autres goujats, minorité informée, objectif secret, vote
Thèmes animaux, animaux fantastiques, fantastique, loups, loups garous
Emplacement tiroirs du rayon L
Règle du jeu
Ressources


Le jeu sur
BoardGameGeek


Galerie photos sur
BoardGameGeek


Le jeu sur
Jedisjeux


Le jeu sur
Ludo le gars


Le jeu sur
Tric Trac
                 
Une présentation par Bruce Demaugé-Bost  
Quelques présentations sont rédigées par des amis de l’Escale à jeux, tous fins connaisseurs du domaine des jeux de société. Les notes sont attribuées par le webmestre.

Lorsque l’on a déjà joué à Les Loups-Garous de Thiercelieux, on se retrouve en terrain connu avec Lupus in Tabula. Il s’agit ici (aussi) d’un jeu à rôles plutôt facile d’accès, mettant en scène des villageois qui se font dévorer chaque nuit par des loups-garous, et passent leurs journées à tenter de les débusquer parmi eux. À noter que Lupus in Tabula (25 joueurs) et Les Loups-garous de Thiercelieux (18 joueurs) sont deux adaptations d’un jeu de Dimitry Davidoff nommé Mafia, qui avait été porté sur le thème des loups-garous par Andrew Plotkin.

Côté défauts, on est forcément déçu, à l’ouverture de la boîte, par l’aspect on ne peut plus rébarbatif de la règle multilingue : la feuille, sans illustration, est pliée en huit et l’on perd systématiquement du temps à retrouver les sept colonnes du texte français, totalement inadaptées aux myopes. La seconde déception provient des cartes : on est loin de la qualité graphique des Loups-garous de Thiercelieux. Les cartes ne sont pas reconnaissables du premier coup d’œil (à la limite, cela peut être utile lors de leur distribution) et les dessins ne sont pas sans rappeler les « clip-arts » de basse qualité que l’on trouve à la pelle sur Internet. Les figures sont justement si peu reconnaissables (exemple : le voyant n’est pas celui qui a une boule de cristal !) que l’éditeur a dû ajouter quatre « Master card » (sic) de légende pour que les joueurs s’y retrouvent.

Pour un meneur de jeu habitué aux Loups-garous de Thiercelieux, le passage à Lupus in Tabula représente un surcroît d’efforts inattendu. En effet, dans Lupus in Tabula, les cartes, une fois distribuées, ne sont pas (en théorie) retournées avant la fin de la partie : lors de leur distribution, le meneur devra mémoriser l’identité des loups-garous et du « hamster-garou » ainsi que, s’il joue avec des débutants, l’identité des deux « massons » (re-sic). Pas toujours évident lorsque l’on n’est pas physionomiste… Et gare à l’impair, car désigner comme victime nocturne le « hamster-garou » ou la personne protégée par le « garde du corps » risque d’entraîner des réactions parmi les joueurs préjudiciables à la poursuite du jeu.

Une fois considérés ces éléments guère engageants, on lance le jeu… et force est de constater qu’il fonctionne plutôt bien ! Lupus in Tabula trouve un rythme qui manquait quelque peu au jeu de Philippe des Pallières et Hervé Marly, en particulier lors des phases nocturnes, qui sont ici beaucoup plus rapides. Par exemple, là où, à Thiercelieux, la « voyante » amenait le meneur de jeu à soulever plusieurs cartes chaque nuit (histoire de brouiller les pistes sur la nature de la carte réellement découverte), le « voyant » de Lupus in Tabula obtient son information par un simple signe de tête. Cela réduit d’autant le supplice de ceux qui sont censés dormir à ce moment-là.

L’intérêt de l’ensemble des joueurs peut être conservé jusqu’à la fin du jeu (de manière artificielle, certes, mais c’est déjà ça), puisque dans la variante, proposée par la règle, ils participent en tant que « fantômes » à la première phase diurne de chaque désignation des victimes de la vindicte populaire. En effet, qu’y a-t-il de pire que de se faire zigouiller dès la première nuit par les loups, et de devoir subir le reste de la partie sans pouvoir rien faire ? À l’issue de cette première phase de vote, les deux victimes potentielles désignées auront la possibilité de faire un dernier discours pour tenter de se disculper, avant le lynchage final (auquel ne participent que les villageois « vivants »). Le système de désignation, par l’attribution de cartes à chaque « élu », rend également plus pratique à Lupus in Tabula qu’à Thiercelieux la totalisation des votes.

À noter que les « fantômes » ferment les yeux la nuit, tout comme les villageois… Une carte « fantôme » est placée devant chacun d’entre eux, et ils ne peuvent plus parler (d’où la curieuse phase de désignation des « candidats malgré eux au lynchage » au cours de laquelle certains parlent tandis que d’autres, les fantômes, désignent du doigt leur « candidat »).

Soulignons une grande particularité du jeu, qui consiste à ne pas rendre publique l’identité d’une personne tuée. À tout moment, seuls le meneur de jeu et le médium connaissent le ratio loups-garous/villageois, et savent si la fin de la partie est proche ou non (la partie est terminée dès qu’il y a égalité entre le nombre de loups-garous et celui de villageois). Un sacré suspense…

Côté personnages même si l’on est en terrain connu (loup-garou = loup-garou, villageois = villageois, voyant = voyante), on observe des variations appréciables :

  • le « hamster-garou » qui ne peut pas être tué par les loups-garous la nuit, et gagne seulement s’il est encore vivant à la fin du jeu ;
  • le « mythomane » (au rôle comparable à celui du « voleur » de Thiercelieux, mais sans que le meneur de jeu ait à mettre de côté des cartes supplémentaires) ;
  • le « médium » qui, à la différence du « voyant », ne peut pas choisir la personne dont il découvre l’identité : c’est obligatoirement celle qui a été lynchée pendant le tour précédent ;
  • le « possédé » est un humain qui est du côté des loups-garous (et gagne donc avec eux), mais sans savoir qui ils sont ;
  • le « hibou », qui peut choisir pendant la nuit une des deux personnes qui sera proposée au lynchage à la foule le lendemain ;
  • le « garde du corps », (comparable en partie à la « sorcière » de Thiercelieux), qui peut protéger chaque nuit une personne des loups-garous ;
  • les (francs-)« massons » (sic !) (équivalent des « amoureux » de Thiercelieux) : dommage d’avoir ajouté un côté sectaire gratuit au jeu, sans doute pour une question de droits d’auteurs… enfin espérons-le…

On notera la disparition (heureuse, à mon sens) de la « petite fille » de Thiercelieux, personnage trop puissant, ainsi que celle du chasseur (dommage…).

Attention appréciable : trois cartes vierges fournies permettent de créer de nouveaux personnages.

En conclusion, on se prend à rêver d’un jeu qui ne retiendrait que le meilleur des Loups-garous de Thiercelieux et de Lupus in Tabula :

  • une belle charte graphique ;
  • le choix d’une histoire de base et de personnages cohérents, qui facilite le conte par le meneur de jeu (hamster-garou, mythomane, hibou, « massons »… tiennent plus de l’inventaire à la Prévert que d’une unité sémantique) ;
  • la possibilité offerte à tous les joueurs de participer jusqu’à la fin du jeu ;
  • la comptabilisation des votes par l’attribution de cartes ;
  • un équilibrage des pouvoirs des personnages plus proche de celui de Lupus in Tabula que des Loups-garous de Thiercelieux (où la « petite fille » est trop puissante) ;
  • la conservation de Cupidon à la place des « massons » permettrait de conserver l’éventualité amusante où les amoureux sont un villageois et un loup-garou, et doivent alors se débarrasser de tout le reste du village… on irait alors jusqu’au bout du jeu, sans s’arrêter dès qu’il y a égalité entre le nombre de villageois et de loups-garous, comme le suggère Lupus in Tabula.

On pourrait même envisager une variante composée d’un CD audio, comparable à celui de Squad Seven, qui ajouterait un bruit de fond appréciable aux scènes nocturnes (hurlements de loups au loin et tout et tout) et éviterait les prises d’indices auditives trop faciles…

Prédécesseur, inspiration

Bibliographie

  • Plato n° 2 Afficher le sommaire
    des jeux abordés
    dans « Plato n° 2 »
  • Plato n° 32 Afficher le sommaire
    des jeux abordés
    dans « Plato n° 32 »
                 

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Bruce Demaugé-Bost
avant 2009